Paris – 16-18 novembre 2023
Organisation : Christophe Martin et Céline Spector
Le siècle de l’invention de la liberté, selon l’expression consacrée par Jean Starobinski, fut aussi celui de l’expansion de l’esclavage. Dans les colonies britanniques, hispaniques, hollandaises et françaises, l’exploitation des plantations fut tributaire d’une montée en puissance de la traite. La défense des libertés contre le despotisme, en Europe, s’est-elle toujours accompagnée de la dénonciation de l’esclavage colonial ? La généalogie des droits de l’homme à partir des Philosophes des Lumières (Locke, Montesquieu, Rousseau, les Physiocrates, Beccaria) doit s’accompagner d’une analyse de leurs prises de position, et parfois de leur silence, sur la question de la colonisation et de l’assujettissement des populations africaines et amérindiennes. Les théories post-coloniales devront ici faire l’objet d’une étude approfondie.
Corrélativement, la question de la servitude domestique ou de l’absence de droit de cité des femmes se pose avec acuité : la défense des droits de l’homme s’est-elle opérée sans souci du droit des femmes ? Avant Condorcet, le déni de leurs droits est-il un phénomène récurrent dans la pensée des Lumières ? Ou faut-il aller chercher dans la littérature romanesque et épistolaire les premières voix dissonantes défendant l’émancipation féminine ? Ce colloque consacré aux « libertés » prendra également en charge cette analyse des nouveaux supports de la défense des droits des femmes avant même Mary Wollestonecraft et Olympes de Gouges.
Link para a programação: https://snd.sorbonne-universite.fr/wp-content/uploads/2023/10/Programme-Colloque-Lumieres-.pdf